Editorial – Mars 2016

SAN ISIDRO 2016 à l’UTB

PROGRAMME SUR :   https://uniontaurinebeziers.com/annee-2016/

charvet Je m’apprêtais à communiquer l’édito du mois de mars lorsque les attentats de Bruxelles m’ont bouleversé. ABOMINABLE. J’approuve pour une fois le titre de notre presse régionale. Dégoûté, ils ont failli me faire annuler cette parution face à la gravité, mais j’ai pensé que si nous voulons rester libres, chacun à notre place, nous devons faire face aux actes ou déclarations des extrémistes et rester droit dans nos bottes pour continuer à vivre.
Avant ces tragiques évènements, j’avais prévu de montrer que malgré tout, nous aficionados, devons continuer, lucides, à croire en notre passion pour cet animal mythique qu’est le Toro Bravo que les Européens du Sud ont osé affronter. C’est donc dans cet esprit que plein d’illusion je l’ai intitulé :

ENFIN

drapeau espagne toroLa temporada européenne 2016 a commencé par les traditionnelles Ferias d’Olivenza, Castellon et Valencia. Je fais abstraction pour le moment de leurs résultats artistiques car c’est le RÉVEIL et la prise de conscience du monde taurin qui suscitent ma réaction. ENFIN, ils réagissent devant les attaques inadmissibles, absurdes mais dangereuses pour leur liberté, d’associations politico-anarco-nationalistes en Espagne qui savent s’unir a contra estilo pour nuire à la tauromachie et à la corrida en général, comme s’ils n’avaient pas d’autres priorités dans la situation sociologique et économique de l’Espagne depuis 2010.

Je ne souhaite pas dévier vers la politique politicienne mais je ne puis que constater que, par exemple, la nouvelle Pasionaria Manuela Carmona, en place à Madrid, et ses amis, ont lancé comme dans les époques tragiques traversées par les civilisations dans leurs évolutions obscurantistes, un lavage intellectuel et culturel. Ils cherchent à faire disparaître les traces des valeurs du passé comme, excusez du peu, le nom de la Plaza Salvador Dali à Madrid, suspecté de franquisme. Ce sont les mêmes qui souhaitent détruire la corrida, vestige de l’Ancien Régime. Face à ces gens-là, il était indispensable de réagir face aux accords en préparation, malheureusement acceptés par le PSOE en recherche du pouvoir perdu dans les urnes. Pauvre Démocratie. Que font-ils en ton nom ? Heureusement, notre Constitution de 1958 nous a délivrés de la proportionnelle, péril que connaît ce pays. Croyez-moi ces gens-là n’ont pas de limite dans leur comportement outrancier, encore plus quand ils sont au pouvoir. Ils l’ont prouvé en d’autres lieux et dans d’autres temps.

Depuis quelques mois, on a assisté ENFIN, à une structuration du monde taurin (Fundacion del Toro Bravo) pour faire face à l’évolution de certains pouvoirs en Espagne contre la corrida et sa culture… en les traitant comme des subversifs alors que l’histoire et la Loi espagnole sont pour eux. Le rassemblement de Valencia du 13 mars avec l’appui des toreros figuras, des empresas et des ganaderos est important. C’est la première fois qu’ils démontrent leur responsabilité et leur soutien aux aficionados qui étaient les seuls à avoir réagi, mais un peu tardivement et sans coordination. Mais ne nous trompons pas, ce n’est qu’un début dans cette lutte. Il ne faudra rien lâcher et durer. Pourquoi ne pas reprendre la même initiative à Seville, Madrid, Salamanque… Par ailleurs, j’ai déjà évoqué les intentions manifestées par les figuras d’ouvrir leurs cartels à de nouveaux matadors de toros. Ne soyons pas dupes mais considérons que, malgré tout, c’est un signe positif de leur part. ENFIN. Les anciens du G10, du G5 et du G…ont donc montré leur bonne volonté en adoubant trois jeunes dont ils ont accepté l’inclusion, parfois en mano a mano, dans leurs cartels : Lopez Simon, Andrès Roca Rey et Garrido. Je trouve cela trop limitatif, trop symbolique pour apporter un sang neuf qui bouleverserait la stagnation que nous connaissons depuis 5 ans. Vous avez certainement entendu des rumeurs locales affirmant que nos jeunes matadors de toros n’étaient pas dignes d’une arène de 1ère catégorie (même pour un Festival…). Quand le seront-ils ? Même si je fais des réserves sur le principe, je dirai que cette position pouvait être crédible si notre arène répondait actuellement aux critères exigés pour des plazas de 1ère catégorie. De toute manière cette position est absurde. On voit des confirmations d’alternative de San Isidro 2016 avec certains jeunes matadors de toros méritants qui vont faire le paseo dans cette Plaza pendant la Feria de référence au niveau mondial, avec 5 corridas à leur actif. De même Valencia introduit les toreros locaux dans les cartels des Fallas… Par contre, je suis heureux de constater la présence de Tomas Joubert (Tomasito) à la Feria d’Arles 2016 au sortir une période difficile après son alternative. C’est un bon torero et il me paraît normal que les arènes de sa ville participent à son retour. Nos espérances précédentes ne peuvent faire oublier la grande déception des corridas de la Feria de Valencia, surtout au niveau des toros, malgré la bonté habituelle du public des Fallas, aidé des voisins du Levante, lors de la corrida du 13 mars avec les Adolfo. A l’exception de 6 toros sur 36, j’ai vraiment passé des moments ennuyeux et tristes, tant pour la mansedumbre extrême de certains, que pour le manque de caste et la faiblesse d’autres. Ces ganaderias ont des noms et des histoires prestigieuses. Je préfère ne pas les citer en souvenir de leur passé, ancien et même récent, dans l’espoir qu’il ne s’agisse que d’un accident.
Heureusement, j’ai vu sans surprise, la force et la qualité torera de
Talavante, du Juli et la personnalité indéniable de Cayetano Rivera dans ce type de corridas. Ponce et Castella ont essayé de mettre en valeur leur tauromachie mais sans adversaire…  Cependant, je tiens malgré tout à faire valoir la capacité, insuffisamment reconnue, de Juan del Alamo, l’heureuse surprise du retour de David Mora, enfin récupéré de sa blessure lors de la tragique corrida du 20 mai 2014 à Madrid et, surtout, l’Exploit devant deux mansos, d’Andrès Roca Rey (3 oreilles) qui doit remporter tous les trophées de cette Feria. Il a étonné tout le monde, même ceux qui le suivent habituellement : personnalité, entrega, recours techniques et physiques, capacité d’adaptation… N’en déplaise à une certaine presse qui a essayé de limiter son triomphe. Pourquoi..? Quant à Lopez Simon, malgré ses 2 oreilles coupées aux Garcigrande, jeune torero déjà expérimenté, il ne paraît pas prêt, pour le moment, à révolutionner la tauromachie comme certains le déclaraient en fin de temporada 2015 : El Messia (le Messie).

En ce qui concerne nos arènes, nous avons eu l’annonce succincte de l’annulation attendue, du Grand Festival Taurin Bénéfique prévu pour le 23 avril qui, selon les rumeurs et les informations officielles, prévoyait des toreros de premier niveau. L’inébranlable Christian Coll a pu annoncer, ENFIN, que le 7ème Gala Taurin annuel qu’il organise avec le Club el Mundillo, aurait lieu le dimanche 3 avril avec 6 matadors de toros français confirmés, dont Tomas et Gaëtan, face aux toros de Blohorn. Ce sont des cartels intéressants puisque le matin 4 novilleros français confirmés, dont Carlos Olsina, affronteront des novillos de Blohorn (3 sans picadors + 1 piqué par Tibo Garcia). Souhaitons un beau temps et un grand succès populaire. L’occasion pour l’aficion biterroise de prouver qu’elle est bien vivante, hors des corridas de la Feria. La Fiesta Brava, comme le dit son nom, a besoin de la fête mais notre admiration pour le toro, le courage et l’expression artistique des toreros sont la base de notre passion pour la Tauromachie. Si les Ferias sont indispensables, elles ne doivent pas masquer les fondamentaux de la corrida qui doivent nous animer en dehors des cas évènementiels. Pour la Feria 2016, nous attendrons encore… Je vous invite à regarder sur internet la présentation des toros des corridas de la temporada dacquoise. Cela répond aux critères de la 1ère catégorie.

Le responsable de rédaction : Francis Andreu – Edito n° 35 – Mars 2016