Selon un sondage commandité par une association, 75% des français seraient opposés à la corrida, activité culturelle qui jouit d’une double légitimité: foncière par son enracinement, et juridique grâce à la constitutionnalité d’une disposition pénale qui entérine un fait justificatif de dérogation et une inscription à l’inventaire du PCI. Par ailleurs, une réalité culturelle n’est jamais assujettie aux résultats d’un sondage, sinon, les mesures d’audience Médiamétrie seraient fatales à la musique contemporaine et condamneraient les dépenses « inutiles » liées à l’existence de France-Culture…
Relevons toutefois qu’un sondage précédent, également commandité par des associations anti taurines et publié voici deux ans, affirmait que 90% des français étaient opposés à la corrida, ce qui dénoterait une progression spectaculaire de ceux qui y sont favorables. En outre, avec 25% d’opinions favorables supposées, la corrida jouit en France d’un score que tous les candidats à la présidentielle souhaiteraient réaliser, dans la mesure où il leur garantirait leur accession au second tour.
Mais si les sondages étaient fiables, Donald Trump ne serait pas président des USA, le BREXIT n’aurait pas eu lieu et messieurs Juppé et Vals se disputeraient aujourd’hui l’Élysée. Ce sondage n’est en fait qu’un écran de fumée destiné à masquer la réalité : tous les principaux candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils étaient opposés à l’interdiction des corridas, et certains ont même dénoncé le harcèlement dont ils ont été la cible de la part des milieux anti taurins.
Les seuls candidats favorables à une interdiction des corridas sont madame Artaud et monsieur Poutou, crédités à eux deux de 3% par les sondages. Appliquée au débat politique, la logique totalitaire préconisée par l’association commanditaire du sondage contre la corrida, aboutirait donc logiquement, au nom du fait majoritaire, à la suppression de la liberté d’expression des minorités que ceux-ci représentent et dont 97% des français ne partagent pas les idées. Or, la Constitution, les Traités Européens et les Conventions internationales dont la France est signataire, garantissent au contraire la liberté et la diversité des expressions culturelles, surtout lorsque celles-ci sont minoritaires, afin d’éviter qu’une forme de globalisation de la pensée ne vienne appauvrir la richesse des terroirs français qui constituent le socle de la République.
Inscrite au Patrimoine Culturel Immatériel de la France et jouissant d’un statut légal entériné par le Conseil Constitutionnel, la corrida fait partie de l’identité des régions de tradition, dans lesquelles, sans subvention de l’État, des Régions ou des Départements, elle crée de nombreuses richesses grâce au public qui fréquente les arènes.
L’Union des Villes Taurines de France et l’Observatoire National des Cultures Taurines respectent les expressions contraires à la pratique culturelle qu’ils se sont donnés pour mission de transmettre, mais dénoncent avec fermeté les attaques discriminatoires qui sont portées à l’encontre de la communauté des aficionados, qui a le droit au respect.