Le Toro, Loren connaît la Peur et l’Amour qu’il peut procurer à ceux qui l’approchent – ou le regardent – dans le ruedo ou dans d’autres lieux. Cette peur et cette glorification du Toro il les transpose dans le Minotaure. Le ruedo devient un labyrinthe sans issue où le lidiator et le toro se transforment parfois en un être unique, semblable au Minotaure : une seule issue pour en sortir la mort d’un des deux protagonistes. Et Loren exprime ces (son) labyrinthes dans sa série sur papier gaufré-pressé à travers la représentation graphique des principales arènes dont celle de Béziers.
Dans cette exposition, le Minotaure règne en maître, son corps musclé dégage, comme dans ces encres de chine au rez de chaussé du musée, un érotisme puissant semblable à celui exprimé aussi par Picasso. Cette force, cette puissance se retrouvent dans la représentation de l’être mythique sur les quatre burladeros qui, avant leur retour le 16 au musée, seront installés pour la corrida du 15 aout dans les arènes de Béziers.
De nouveaux burladeros destinés à une scénographie-performance tauromachique ; d’un bleu méditerranéen flamboyant d’où émerge pour le combat le Minotaure pour accueillir les cornadas des 6 toros del Cuvillo. C’est cela qu’espère Loren, cet artiste qui s’enferme à Vic en 1999, trois nuits et trois jours, dans le Toril séparé du toro Marisquero par une vitre blindée afin de s’imprégner des multiples formes et aspects de l’animal… et vaincre certainement la peur ressentie lorsqu’il fût novillero. Pari réussi, si nous en jugeons à travers ses encres de chine, acryliques, affiches, moulages et « maquettes ».
Comment après avoir parcouru l’expo « BLEU MINOTAURE » ne pas faire un rapprochement des oeuvres de LOREN Pallatier avec le texte – publié dans Terres Taurines – du commandant Cousteau, lu par Benoit d’Abbadie, président de la CTEM : » Seulement quand l’homme aura vaincu la mort et que l’imprévisible aura disparu, la fête taurine mourra et avec elle le règne de l’utopie; quand au Dieu mythologique incarné dans le toro de lidia, il versera vraiment son sang dans les égouts obscurs d’un abattoir lugubre «
Cette exposition fait honneur au Musée taurin et à l’Aficion ; démontrant encore une fois que l’Art et la Tauromachie sont indivisibles, tant dans les musées que dans les ruedos.
Exposition au Musée taurin de Béziers, 7 rue Massol, ouvert de 12 à 17 heures du samedi 15 juin au dimanche 22 septembre (journée du patrimoine), tous les jours sauf le lundi et le dimanche. ouvert gratuitement pendant la Feria de Béziers de 11 à 17 heures du 14 au 18 aout 2019.
HB