Devant une bonne cinquantaine de personnes, vendredi 25 mars dans les locaux de l’Union Taurine Biterroise sis au Musée taurin, Marie-Françoise Rouzier, présidente des lieux recevait et remerciait ses invités pour évoquer le pourquoi, le comment et l’avenir du tercio de piques. André Roques joua le rôle de maître d’œuvre de la soirée en présentant à l’aide d’une vision-conférence de la FSTF* tout se qu’on doit savoir de la pique et de son usage. À ses cotés Alain Bonijol et Aurélia son épouse éleveurs de chevaux de piques et autres, Jean-Loup Alliet picador et Marc Serrano matador de toros firent part de leur expérience professionnelle sur ce sujet.
La pique, utilisée lors du premier tiers d’une corrida fait intégralement partie de celle-ci. Naturellement depuis le XVIIIeme siècle (Pepe Hillo, Paquiro Montes) les règles et l’utilisation de la pique ont considérablement changées, évoluées comme il en est pour les hommes, les chevaux de piques et les toros… Du nombre de chevaux utilisés, pour ainsi dire illimité, nous sommes passés, avec l’apparition en 1928 du caparaçon, à deux chevaux, donc deux picadors dont un en réserve. Puis la lourdeur du cheval a laissé la place à la légèreté donc à la mobilité du cheval monté par de véritables cavaliers.
L’évolution, particulièrement du dernier tiers de la corrida, avec un grand nombre de passes effectuées par le torero, a nécessité à la demande des figuras un toro plus noble, plus « léger », mais toujours aussi dangereux pour les hommes du ruedo, picadors compris. D’où entre autres l’évolution régulière de la pique (vara) particulièrement de sa pointe (puya). C’est ce qu’a bien compris Alain Bonijol vers 2008 créant une nouvelle puya figurant depuis 2021 au règlement taurin de l’Union Taurines des Villes de France. Cette pique nettement moins pénétrante, utilisée par le picador dans les règles de l’art, préserve beaucoup mieux l’intégrité physique du toro de combat tout en permettant de juger de sa bravoure ou non. Une autre pique avec une pointe légèrement plus petite en est au stade expérimental…
Pour tous les participants, si le premier tiers devenait insignifiant ou disparaissait c’est l’éthique de la Tauromachie qui disparaitrait entrainant par la suite la fin de la Corrida …
*FSTF : Fédération des sociétés taurines de France