ÉDITO FÉVRIER 2013

A PROPOS DE LA TEMPORADA 2013

L’annonce des cartels des premières Ferias nous amène des réflexions préoccupantes. Nous avons connu en 2012, le triste épisode des toreros du G10 figuras lancé par la majorité des toreros figuras pour défendre leurs intérêts face aux grandes empresas et aux droits TV. Cette initiative n’avait comme objectif réel, que l’augmentation des rémunérations globales de toreros « punteros » au dé­triment de leurs collègues qu’ils étaient sensés défendre (dans leurs déclarations préalables).

La crise économique n’était pas propice à développer cette manœuvre qui fut un fiasco. Depuis ces derniers mois, nous assistons à une autre manœuvre pour la temporada 2013 qui est le résultat d’un « compromis » entre les grandes empresas et les toreros « figuras » devant les conséquences de la crise économique et la diminution du nombre de spectacles de certaines grandes ferias.

  1. Les négociations pour les ferias de Séville, Madrid… font pressentir la présence des toreros «punteros» dans 3 cartels et même 4 pour certains, dans la temporada de la même plaza, alors que Séville, en même temps, annonce 5 corridas de moins. Pour le moment, seule Valencia paraît échap­per à cet effet monopolistique des « vedettes » qui veulent compenser la diminution du nombre de corridas suite à la crise en conservant globalement leur nombre de contrats. Les empresas, de leur côté, peuvent mieux négocier le montant des cachets puisqu’elles proposent plusieurs cartels à ces toreros.
  2. La banalisation des cartels pseudo évènementiels :
    – Encerrona : le torero s’annonce avec 6 toros, parfois de ganaderias différentes incluant également des élevages à « contra estilo » pour donner un gage d’authenticité à la tendance « neotorista »
    – Mano a mano : parfois avec 3 ganaderias différentes. Cette tendance atteint même les cartels «toristas». Pourquoi ?

En dehors de l’effort très respectable que représente pour le torero ces types de cartels, nous ne sommes pas sûrs que les aficionados soient les gagnants de ces pratiques.Il nous parait souhaitable que, comme ROBLEÑO face aux 6 Escolar GIL en 2012 à Céret, ce type de cartels reste «excep­tionnel» et non « systématique ». L’objectif réel de cette nouvelle tendance, au premier abord «ver­tueuse», est beaucoup moins idéaliste qu’elle le parait. Il ne faut pas oublier qu’en plus, les puestos de 3 ou 4 toreros anciens « protégés » seront maintenus pour jouer le rôle de chefs de lidias.

Nous devons donc craindre pour 2013 de voir toujours toréer les mêmes, sans véritable «competen­cia» et sans nouveauté. C’est tout le contraire de la situation Mexicaine qui, certes devant un autre type de toros, voit à la fois l’apparition de jeunes toreros nationaux (bien préparés par des tempora­das de novilleros en Europe) et le remplissage de nombreuses plazas par un public attiré par cette vraie « competencia » et les nouveautés.

En Europe, au contraire, les toreros punteros, dont on ne peut minimiser les qualités indéniables, auront pour but en 2013, après l’échec du G10 en 2012, de se partager le « marché » en attendant des jours meilleurs.

Quant aux arènes…

Après septembre 2012 à Nîmes, nous savons tous qu’après Paco OJEDA en son temps, seul José TOMAS pourrait changer cette évolution et mettre tout le monde à sa place, mais le maestro de GA­LAPAGAR, après celui de SANLUCAR, n’a plus vocation à jouer les ZORRO ou les ROBIN DES BOIS.

Nous espérons nous tromper.

Béziers février 2013