LE PRINTEMPS EST DE RETOUR…
La temporada 2019 est bien lancée après les premières férias de Valencia, Castellon, Olivenza, sans oublier Valdemorillo. Alors que la corrida du Dimanche de Pâques à Séville fut décevante avec des toros de Victoriano del Rio, fades, la Féria d’Arles fut intéressante à l’exception des toros de Garcigrande.
Jose Maria Manzanares put cependant se mettre en valeur grâce à sa technique et à sa capacité face à des toros décastés, sans oublier son coup d’épée spectaculaire. Les toros de Jandilla démontrent ces dernières années la constance de leur bravoure, leur charge et leur faculté de durer malgré des faenas dominatrices comme celles de Sébastien Castella et Miguel Angel Perera qui ont confirmé en Arles leur grand moment. L’ovation du public après la première faena de Sébastien a été impressionnante, l’obligeant à saluer au centre malgré ses échecs à l’épée. La présence de Chamaco a rajeuni les aficionados des années 90 de 25 ans.
La novillada concours a montré de l’intérêt, tant au niveau des toros que des novilleros français. Sans rentrer dans le détail, le jury a surtout remarqué El Rafi pour son temple et sa sérénité malgré son épée. Solalito, même s’il doit épurer sa tauromachie, a su mettre en valeur le novillo du Lartet. Charles Olsina a démontré une nette amélioration, confirmant sa fin de temporada 2018. Son désir de triompher en impressionnant le public, l’a poussé en fin de faena à l’encimisme qu’il doit maîtriser davantage. L’oreille du novillo de Darré est un bon début pour cette temporada qui doit lui permettre de croître vers la maturité.
Les toros de la corrida de clôture du lundi étaient de qualité. Les ganaderos de Pedraza, Baltasar Iban et le Maestro Joselito ont respecté l’empresa. Je retiens de cette tarde la pureté du toreo de Thomas Joubert qui a confirmé les qualités que je connaissais du jeune novillero Tomasito. Il est indispensable qu’il puisse surmonter sa fragilité, d’autant plus que sa tauromachie est exigeante.
La corrida à Béziers est enfin devenue d’actualité par deux annonces :
– la Feria 2019 sera présentée le 17 mai sur le parvis de l’Hôtel de Ville ;
– la presse locale nous informe, dans sa une, de l’intention de Sébastien Castella de prendre la tête de l’organisation taurine de nos arènes à partir de 2020 ? 2021 ? Sébastien annonce déjà un évènement pour ses 20 ans d’alternative ! L’aficion locale ne peut qu’être interpelée par la décision de Sébastien de déclarer ouvertement sa détermination de prendre en main l’avenir de nos arènes. La volonté d’une figura del toreo de prendre la responsabilité des arènes de sa ville n’est pas neutre. Elle ne peut être au premier abord que positive. Sébastien, outre son attachement à l’aficion locale et à l’avenir de ses arènes, a précisé qu’il voulait continuer sa carrière de matador de toros au plus haut niveau. Cela sous-entend qu’il devra proposer une organisation compétente, avec des idées nouvelles à ses côtés pour assurer l’efficacité et l’avenir de sa proposition. Cette information ne peut qu’intéresser l’aficion et même la cité biterroise. Il ne manque pas de rumeurs. Je n’ai pas à prendre position sur la solution retenue par les décideurs à la fin de la temporada 2020. Elle devra être à la hauteur de l’avenir du monument historique du XXème siècle à Béziers dont l’activité générale a baissé ces dernières années. J’espère que la Société des Arènes et la municipalité de Béziers sauront évaluer l’importance de leur décision pour notre ville et qu’ils ne reviendront pas aux querelles de 1995 que je considère néfastes. Notre tauromachie s’en ressentit, notamment à partir de 2008, avec des accords alambiqués entre les trois parties concernées : propriétaires, municipalité et empresa. C’est la première condition du renouveau.
J’ai appris avec tristesse que Gaëtan Ortiz avait décidé d’arrêter définitivement la profession de torero pour des raisons personnelles. L’aficion biterroise a suivi sa carrière de novillero avant son alternative en 2014. Nous avons apprécié son aficion, ses qualités toreras et son courage. Nous attendions avec intérêt la feria d’Alès où il était annoncé face aux Concha y Sierra.
Son camarade matador de toros après l’école taurine, Tomas Cerqueira, est passé par des moments très difficiles après sa grave cornada de Mauguio. Il a récupéré physiquement une partie de ses capacités et ne veut pas abandonner ce monde qui a été le sien depuis son enfance. Après le gala taurin du 24 mars, nous l’avons vu motivé à la tienta des vaches de Concha y Sierra, lors de l’excellente journée de l’UTB passée au campo à St-Martin de Crau avec El Rafi et les jeunes de l’Ecole Taurine, Anaïs, Gauthier et Lucas. Nous n’oublierons pas l’accueil de la famille Couturier qui nous a particulièrement soignés.
Je viens de prendre connaissance de l’édito de Marc Lavie du 30 avril dans Semana Grande. Je vous incite à le lire, notamment les déclarations du Maestro Paco OJEDA. Je n’ai rien à préciser. Tout y est : l’absence de competencia entre les toreros, son commentaire sur le bombo et la comparaison de qualité du toreo entre hier et aujourd’hui. Si vous revenez sur mes éditos antérieurs…
Le responsable de rédaction : Francis ANDREU – Édito n° 72