ÉDITORIAL – DÉCEMBRE 2015

Voeux UTB verso 2016L’Union Taurine Biterroise tiendra le samedi 16 janvier 2016 à 18 heures une Assemblée générale extraordinaire (modification des statuts suite au changement de siège social) et à 18 heures 30 l’Assemblée générale annuelle.
Elles seront suivies de la « galette des rois ».

OREILLE D’OR  –  OREJA DE ORO

Radio Nacional d’España, à travers son programme « Clarin », a communiqué le résultat du Trophée « OREJA DE ORO » qu’elle organise depuis 1968 pour consacrer le triomphateur de la temporada 2015. Sébastien Castella, ex aequo avec Lopez Simon. Le jury était constitué par les auditeurs et les correspondants taurins de R.N.E. Cette décision est d’autant plus méritoire, pour la 3ème attribution de ce prix à Sébastien Castella (2006 – 2009 – 2015), que depuis septembre, nous avons assisté à une pression médiatique exacerbée, glorifiant le co-lauréat Lopez Simon. Peu importe, seul le résultat compte, nous réjouit et honore l’aficion de notre ville.

Les informations taurines de ces dernières semaines nous permettent de voir quelques lueurs éclaircir le ciel obscurci que nous avons connu en 2013-2014 et 2015 et que j’ai dénoncé plusieurs fois dans nos éditos. Que se passe-t-il ? Auraient-ils enfin compris ? Plusieurs signes avant-coureurs nous permettent d’espérer. Je ne pense pas que l’annonce de la retraite officielle d’Eduardo Canorea, héritier historique de l’empresa Pagés, soit l’unique raison des changements annoncés.
1 – Les propriétaires (Maestrantes) des arènes de la Real Maestranza de Sevilla, seraient prêts à négocier avec l’empresa de nouvelles conditions, sans atteindre la date contractuelle de 2025. Il ressort de toutes les études, que les conditions exceptionnelles signées en 1943 par l’ingénieux Eduardo Pagés, ont certes un peu évolué tout en garantissant à ses successeurs leur maintien à la tête du prestigieux Coso de Baratillo. Par contre, elles ne sont plus viables pour l’empresa sans altérer la qualité et les relations avec le mundillo. Selon certaines informations sérieuses, l’empresa Pagés doit verser actuellement aux Maestrantes près de 25 % des recettes totales brutes, sans oublier que la TVA (IVA) sur la taquilla des corridas en Espagne étant de 21 %, elle ne peut qu’influer sur le prix des places. Espérons que ces négociations seront bénéfiques à la qualité des cartels et des corridas de la prestigieuse Feria de Sevilla. La pression des aficionados sévillans sur les Maestrantes paraît avoir porté ses fruits. Vous voyez bien qu’il faut toujours espérer mais aussi agir. « N’ayez pas peur ! ».
2 – Ramon Valencia beau-frère d’Eduardo Canorea, à la tête de l’empresa, a fait plusieurs déclarations pour démontrer sa volonté de relancer les conversations avec le monde taurin, après 2 ans de conflit majeur :
– Morante de La Puebla a d’ores et déjà annoncé qu’il souhaite toréer 5 tardes à Sévilla en 2016 dont la corrida du Corpus (Jeudi férié à Séville 60 jours après Pâques).
– Les autres figuras, dont El Juli, seraient prêtes à permettre l’entrée de jeunes toreros dans leurs cartels. Il est vrai que Lopez Simon, Andrès Roca Rey (récent vainqueur de l’Escapulorio de Oro de la Feria de Lima après ses 4 oreilles), sont des compagnons de cartels crédibles et que l’aficion, notamment française, commence à être agacée par les initiatives imposées par le G10, G5…
– Sébastien Castella, après l’obtention de l’Oreille d’Or, a déclaré : « la meilleure manière de remercier (le public) de ce prix sera d’être aussi bien ou meilleur en 2016 ».
– Talavantet, remis de sa blessure, est reparti avec force à Zaragoza et paraît très disposé au début de sa campagne aux Amériques.
– Il faut espérer que Perera retrouve la sérénité perdue et le dominio qui avait marqué sa temporada 2014 malgré sa grave blessure de Salamanca.
– Plusieurs toreros viennent avec beaucoup d’ambitions et de capacités. Juan del Alamo, Morenito de Aranda (avec son nouvel apoderado Ortega Cano) Manuel Escribano, Saul Jimenez Fortes (récupéré de ses graves blessures), Paco Ureña qui a connu des succès intéressants en 2015, veulent confirmer que l’intérêt que le public commence à leur porter est mérité…
Cette liste n’est pas exhaustive et plusieurs toreros chevronnés ont encore des choses à dire dans cette profession exaltante mais si exigeante : Juan Bautista veut retrouver sa place en Espagne, Antonio Ferrera écarté des ruedos plusieurs mois par sa fracture alors qu’il avait démarré fort à Sevilla, Rafaelillo qui a connu des succès très méritoires devant des corridas très exigeantes. Si nous avons la chance que de leur côté, le travail des ganaderos permette de retrouver la caste essentielle du toro bravo que nous avons vue chez certains toros comme ceux d’Adolfo Martin, Pedraza de Yeltes, Jandilla, Fuente Ymbro (desiguales) Garcigrande…

Les vétérinaires et les Présidents des Arènes de « primera » notamment doivent comprendre que si la masse musculaire est nécessaire, cela ne doit pas être le seul critère de sélection d’un vrai ganadero de bravo qui doit sortir dans le ruedo avec un trapio adéquat. On a trop vu de toros de près de 6 ans dans ces arènes cette année pour passer le reconocimiento. Tout dépend de leur encaste dont ils doivent respecter les caractéristiques d’origine qui permettront de démontrer les qualités différentes de leurs racines.
Beaucoup de ganaderias ont perdu leur âme en voulant adapter leurs toros aux exigences des vétérinaires et des toreros. Vous voyez bien que je ne suis pas le défaitiste, le reboussier que certains me reprochent d’être. Bien au contraire, je continue à avoir la passion et l’espoir que beaucoup me connaissent, prêt à admirer la bravoure, la charge des toros comme le courage, la personnalité, la classe des toreros. Par contre, je resterai fidèle à mes critères d’authenticité, je les défendrai dans ma volonté que la corrida se maintienne dans nos traditions séculaires méditerranéennes (transportées aux Amériques par les Espagnols), en ne craignant pas de dénoncer les pratiques de ceux qui :
– de l’extérieur, utilisent des arguments fallacieux, des pratiques extrémistes cachées ou même mises en valeur suivant les circonstances, par les partisans du politiquement correct qui détiennent l’information de masse, sans oublier les trahisons de certains politiques à la recherche de votes ;
– de l’intérieur, n’ont pas d’autres intérêts que de maintenir leurs privilèges.
Les figuras ont l’air d’avoir compris leurs erreurs car ce fut un échec. Nous attendons de leur côté les empresas (des exemples positifs existent). Mais nous resterons vigilants car trop souvent, l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Ce sont le Toro et l’Aficion qui tiennent la solution. Faut-il que nos adversaires ne nous détruisent pas avant. Ce n’est pas en se battant pour leurs différences qui les isolent dans des superlatifs restrictifs, que les aficionados seront efficaces. Ils doivent savoir se réunir pour des objectifs basiques : l’émotion que doivent nous apporter la caste et la bravoure du toro mythique disposant de tous ses moyens et les toreros, êtres humains aux capacités supérieures sans lesquels le mystère de la corrida n’aurait jamais existé.

Dernières nouvelles :
Selon le  chroniqueur taurin sévillan Carlos Crivell, l’empresa Pagès aurait repoussé la proposition des Maestrantes (ci-dessus). Peut-être y voyait-il un piège car plusieurs empresas espagnoles et étrangères auraient déjà fait des offres pour gérer les Arènes des bords du Guadalquivir. La rupture du contrat risquait d’affaiblir la sécurité de la famille CANOREA à la tête de la plaza de la Maestranza .
A suivre…

Je reviendrai pour vous fêter une bonne et heureuse année 2016 en espérant que, d’ici là, nous aurons des nouvelles de nos ARÉNES.

Le responsable de rédaction : Francis ANDREU – Edito n° 32 – Décembre 2015