Édito n°18 – Octobre 2014

COMMUNICATION :
INFORMATION OU DÉSINFORMATION

En avant-propos, nous devons féliciter l’Aficion du Biterrois qui, le jour du derby R.C. Narbonne-ASBH et d’un match de l’équipe locale de rugby à la même heure, a quasiment rempli les arènes de Boujan (34) pour la première corrida de toros organisée dans les arènes de la patrie de Fernand Castelbon de Beauxhostes.

7Ce fut un succès pour M. le Maire et sa municipalité, l’Aficion, sans oublier bien sûr Tomas Cerqueira qui coupa 4 oreilles aux toros de Gallon avec 4 grands coups d’épée, démontrant que l’Aficion locale et les responsables des arènes de Béziers doivent lui faire confiance. Il ne pénalisera pas la taquilla (preuve est faite) et mérite d’être répété dans des conditions honorables dans les arènes de sa ville. Cela démontre que quand l’aficion biterroise veut s’unir, oubliant ses querelles manipulées, pour défendre ses fondamentaux face aux attaques violentes (tant verbales que physiques) des antis, elle n’a rien à craindre. « A l’an que ven » à Boujan.

La temporada européenne se terminera en octobre notamment après la Feria de Zaragoza qui, au gré des changements d’empresas, a connu des fortunes diverses depuis une dizaine d’années. Pourtant, l’empresario aragonais, Arturo Beltran, a su, contre l’immobilisme local, mettre en place en 1988, la première couverture efficace d’un ruedo pour faciliter l’organisation au mois d’octobre, des spectacles taurins dans la Plaza de la Misericordia. Cela permit de donner un nouvel élan à cette Feria qui perdit petit à petit de sa splendeur et de son originalité, même si la tradition de la Jota Aragonesa à l’entrée du 6ème toro dans le ruedo reste vivante.Outre le fait de clôturer les Ferias de plazas de 1ère catégorie, les Fêtes de la Virgen del Pilar de Zaragoza, de l’Espagne et de l’Hispanité, commémorent le 12 octobre, date de la découverte des Amériques par Christophe Colomb en 1492. Malgré la solennité de cette référence, la baisse progressive de l’intérêt de la Feria del Pilar est évidente. Cela pour plusieurs raisons :
– absence des Figuras, certaines ne souhaitant pas remettre en cause leur saison espagnole qui s’achève ;
– les ganaderias les plus prestigieuses préférant garder leurs meilleurs « cuatreños » pour le début de la temporada suivante où ils seront mieux valorisés, tant financièrement que médiatiquement, en l’absence de toreros majeurs.
Les trois dernières ferias ont même connu des résultats si médiocres, tant artistiquement que financièrement, que l’empresa Sorolo, qui a géré en 2012 et 2013, a terminé en conflit grave avec la Diputacìon, propriétaire des arènes.
Dans cette situation conflictuelle difficile, Simon Casas (avec ses associés), s’est porté candidat à la gestion de cette Feria, qui lui a été attribuée. Ils ont proposé une diminution du nombre de corridas et, heureusement, ont obtenu la participation des Figuras : Ponce, Juli, Perera, Talavante, Padilla, Luque (seul face à 6 toros) et les meilleurs rejoneadores pour fêter les 250 ans de la Plaza de Zaragoza. C’est un objectif ambitieux qui permettra, nous l’espérons, de relancer la Feria del Pilar.

Le mois de septembre se caractérise, tant en Espagne qu’en France, par de nombreuses ferias dans les arènes des capitales de province et dans les grandes plazas françaises (hors Mont-de-Marsan et Béziers). Ces nombreux spectacles seraient difficiles à résumer. Ces Ferias n’ont pas changé le « monde » puisque Miguel Angel Perera reste le Torero de la temporada, tant dans sa constance, sa classe, que dans sa sérénité devant les toros qu’il affronte. Malheureusement, Alejandro Talavante qui, après San isidro, nous paraissait susceptible de contrarier sa suprématie, a été écarté des ruedos en août, septembre et… par sa blessure à la main. Certes, Morante reste le « Torero » exceptionnel, comme il a pu l’être à Ronda, malgré parfois son inconstance pour construire des faenas complètes, car sa » toreria » est unique et parce que sa « facilité » artistique au capote est déconcertante. Le Juli, poussé dans ses retranchements après ses « confessions » et la « responsabilisation » de ses collègues figuras (il faut le faire…) dans les démarches du G10 et du G5, a voulu montrer dans certaines ferias, qu’il reste le torero important que nous connaissons.

Nous aurions aimé voir plus d’images de ces faenas (rares sur internet), même si le nombre de rabos coupées à Murcia, Nîmes… ne nous paraît pas essentiel. Nous aurions aimé voir des moments importants qui nous permettraient d’y adhérer totalement. Miguel Angel Perera lui s’y est risqué (aguante).
Nous avons suffisamment « supporté » pendant des mois l’invasion d’une communication qui présentait des manifestations mineures et des déclarations comme des évènements, pour nous étonner de toute absence de visuels importants sur ses derniers succès. Peut-être à Zaragoza. La communication taurine actuelle, sur internet, nous paraît intéressante pour le suivi journalier qu’elle nous apporte. Mais il est dommage qu’elle soit pervertie par des titres orientés qui souvent ne correspondent même pas aux rédactionnels qui suivent. Quand ces médias arrêteront-ils de transformer l’information au profit de celui ou de ceux qui disposent des représentants les plus »puissants » ou les mieux introduits dans ce monde ? « Este saneamiento » devient indispensable si nous voulons insuffler au public l’envie de voir la vraie dimension du toreo. Par principe, même si nous avons des vues différentes, nous respectons les aficionados et leurs conceptions de l’art taurin mais nous pensons qu’une partie de ce public a des difficultés à se retrouver dans la cacophonie du message qu’il reçoit actuellement. Les commentateurs taurins ont toujours été des partisans, parfois virulents, de toreros concurrents pour les premières places de l’escalafon (ex Ernest Hemingway qui soutenait Antonio Ordoñez contre Luis Miguel Dominguin). Certes ces querelles étaient parfois orientées par des intérêts particuliers mais dans sa majorité, la « profession » (ou la « fonction ») gardait une certaine déontologie.
Actuellement, on assiste à une véritable désinformation organisée, d’autant plus que certains « intervenants » portent plusieurs casquettes dans la même profession, si on peut employer ce terme pour certains. Autrefois, les grandes « signatures » représentaient des médias importants dont la tauromachie n’était qu’une partie minime de leur communication : politique, vie locale, culturelle…
Aujourd’hui, certains sites internet spécialisés sont malheureusement impliqués dans la carrière de toreros et donnent une information tronquée… il est vrai parfois non identifiée. Heureusement, certains lecteurs savent faire le tri. Cette désinformation est agaçante et même frustrante parce que nous sommes pris pour des « pigeons ». Ils se trompent. Contrairement à ce qu’ils recherchent, leur comportement dessert tout le monde et la tauromachie en général. Cela n’est pas sérieux car trop « visible ».

Nous avons des adversaires à l’extérieur. C’est en se montrant crédibles que nous les combattrons et surtout que nous les repousserons. Gardons le moral. Ils se rendront peut-être compte de leurs errements.

Nous vous parlerons la prochaine fois des Ferias d’octobre et des changements d’apoderados.

Le responsable de rédaction : Francis ANDREU – Edito n° 18 – Octobre 2014

calicot devant arènesDIMANCHE 19 OCTOBRE

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