Éditorial Octobre 2018

ET MAINTENANT…

Nos amis Jacques Nougaret et Alex Bèges, toujours aussi passionnés par le passé de Béziers, de sa culture et de ses traditions, ont sollicité tous les représentants de l’aficion biterroise pour les aider à réaliser un livre sur l’Histoire des Arènes de Béziers, qu’ils souhaitaient fêter en 2018 sous le titre « 120 ans de Passion ». La partie réservée à la tauromachie représentera évidemment la majorité de cet ouvrage réalisé par l’éditeur local « Le Chameau Malin ». Les multiples autres activités et spectacles qu’a connu cet édifice emblématique de notre ville ne sont pas oubliés. Ces 120 ans comprennent les époques tragiques des deux guerres et de l’Occupation qui ont entraîné l’arrêt des spectacles taurins dans nos arènes pendant 15 ans. Malgré l’appel aux aficionados, c’est Hugues Bousquet qui a réalisé la première phase taurine des arènes de 1898 à 1944, alors que j’ai été chargé de la longue période d’après-guerre, de 1945 à 2018, hormis la période 1980-1984 traitée par Max Tastavy. Ce long travail de recherche et de rédaction a pu être réalisé grâce à la précieuse collaboration de Michel Mathieu et de notre secrétaire Marie-Françoise Rouzier sans laquelle je n’aurais pas concrétiser cette étude (comme pour les éditos). Nous pouvons faire confiance à l’expérience de nos amis Jacques et Alex, sans oublier leurs collègues habituels. Ils arriveront à présenter leur ouvrage le 8 décembre.
« Et maintenant que vais-je faire ?
De tout ce temps… »
Je n’ai pas l’intention, comme Gilbert Bécaud chanta sur les paroles de Pierre Delanoe, de vous dire
« Je n’ai vraiment plus rien à faire
Je n’ai vraiment plus rien… »

Certes, l’effet des ans et mes obligations de grand-père limitent mon activité, mais je vais essayer de continuer avec vous pour fignoler les détails du Musée Taurin qui s’améliore sans cesse et aider l’activité de notre association en défendant notre passion. Non, je ne répondrai pas à l’invitation des anti-corridas avérés de la FLAC à débattre et encore moins à dialoguer avec des personnages dont le but est de faire disparaître une de nos traditions du sud, si difficilement installée par nos ancêtres par le passé. Maintenant, ces gens-là avancent masqués, avec une couverture de démocrates convaincus. Ils ne sont plus violents, ils dialoguent… Il fut un temps, il y a près de 30 ans, certains aficionados et certains organisateurs, dont Simon Casas, se sont prêtés à ce type de débats orientés. Ce fut un dialogue de sourds où les insultes, les anathèmes, les mensonges représentaient le contenu majeur de ces réunions, de ces débats radiophoniques ou même télévisés. Je considère que c’était un attrape-couillon. Certes, maintenant, ils louent des salles, mêmes municipales, pour inviter la population et les aficionados à débattre. Ils se présentent culturellement corrects. Parlez à nos amis de Rodilhan où ils ont rassemblé encore récemment, une centaine d’individus venus de toute la France et même de pays voisins pour nuire violemment à un festival taurin dans une de nos régions de tradition par excellence. Dans les années 1980-2010, ils ont utilisé la violence et une intimidation vociférante pour essayer de nous fragiliser. Depuis que le législateur et les tribunaux les ont condamnés à plusieurs reprises, ils essayent d’amadouer les intellectuels et certains politiques bien pensants pour pervertir notre jeunesse en leur démontrant que leurs anciens étaient, ou sont, des barbares sanguinaires. Nous savons que la mouvance animaliste dispose de moyens financiers extérieurs importants, qui ne doivent pas venir de leurs cotisations, pour monter leurs coups de com ou amadouer la presse. Leur historique égérie tropézienne vient même de s’adresser officiellement au Président Macron pour qu’il fasse interdire la corrida. Ils savent que par les temps qui courent, l’image de terroristes ou de groupes dangereux est difficile à porter. Ils ont décidé de changer de méthode mais ne nous laissons pas manipuler. Certes, à Rodilhan, ils continuent à nuire et à mettre la pression pour désolidariser la population de l’aficion pour les nuisances apportées par « l’émeute de référence » qu’ils avaient montée en 2016. Les pouvoirs publics sont présents pour maintenir l’ordre mais quelles sanctions ? Ce n’est pas une manifestation légitime pour défendre le travail… Ce n’est pas une manifestation organisée par les locaux… Certains diront que l’autorité publique a d’autres chats à fouetter. En tant que défenseur de nos traditions du sud, de languedocien, je serai toujours présent, tant face à nos adversaires déclarés, que pour rappeler à nos responsables défaillants qu’ils ne défendent pas l’essence de la fiesta brava. Ils découragent les jeunes avides d’émotions vraies et le public en général qui progressivement risque de s’éloigner des arènes, notamment chez nous. Dans cette démarche, j’approuve les réactions des aficionados et des gens du sud contre la présence provocatrice d’une organisation d’anti-corridas dans la salle municipale, même louée, d’une ville de tradition taurine. Cette réaction est légitime. Il n’y a eu par contre aucune violence de la part des aficionados. Ils ont simplement fait connaître leur position. Certains nous diront qu’il ne faut pas faire la politique de la chaise vide. D’accord, mais pas pour dialoguer avec eux. Ne les ignorons pas. Montrons-leur par nos convictions et notre détermination par des images positives, comme l’aficion locale a su le faire par le passé, en faisant revenir vers nous les Biterrois qui s’éloignent à cause de nos disputes et de notre manque d’idées.
Demandons à ceux qui sont responsables de la corrida dans nos arènes, organisateur, municipalité, commission taurine, d’agir pour qu’ils motivent progressivement à nouveau le public, en rendant l’authenticité à la corrida. L’aficion devra alors être là pour les soutenir. La lecture du livre « 120 ans de passion » vous montrera qu’il y eut des périodes difficiles pour des raisons sérieuses (notamment l’économie de notre viticulture en 1907, 1919, 1980…) mais surtout par le manque d’intérêt de l’empresa. C’est toujours l’action des aficionados, des municipalités successives qui ont réagi, sauvé et relancé les corridas dans nos arènes. Elles sont devenues l’une des plus importantes du monde taurin et un lieu festif exceptionnel en maintenant une tradition forte de chez nous et en les faisant connaître aux visiteurs de notre région. Cette tradition était inscrite dans les gènes de nos anciens. A Béziers, depuis plus de 150 ans, ils ont adhéré pleinement à cette culture du taureau brave et à la volonté de l’homme de l’affronter. Ne les trahissons pas !
J’ai répondu rapidement à mon interrogation « Et maintenant que vais-je faire ? ».
J’espère que nous saurons tous nous retrouver avec la même motivation pour défendre cette tradition parmi celles qui sont menacées.

Le responsable de rédaction : Francis ANDREU – Édito n°66 – Octobre 2018