Vendredi 23 juin au Musée taurin de Béziers, l’Union Taurine Biterroise recevait l’ancien banderillero Maxime Ducasse pour son livre « La Cour des grands ». Il était accompagné de Marion Mazauric, directrice des éditions « Au diable vauvert ». Un livre exceptionnel, car c’est sûrement la première fois qu’un banderillero est édité en livrant au lecteur ses notes de fin de temporada écrites durant vingt-sept années de ruedo, de callejon, d’hôtels, de voyages, « de clopes et de café »…
C’est avec les conseils et l’aide de l’écivain-journaliste Jacques Durand – hélas absent – de l’éditrice que cet ouvrage a vu le jour ; donc à lire, oui à lire pour le style particulier et riche, la sensibilité, la passion… dégagés dans chaque chapitre. On découvre un homme, un professionnel « a los toros », fait de chair et d’esprit, dégageant cet humanisme, valeur de la tauromachie donc de sa force. Michel Bousquet à travers ses questions a mené un débat de très bon niveau. Maxime Ducasse se sentant vite à l’aise, face à beaucoup de visages reconnus, a montré une sincérité riche de passions. Comme la lecture des lignes de sa vie, les paroles concises de ses réponses reflétaient bien l’homme véritable qu’il est, hier dans le callejon, le ruedo… et aujourd’hui face aux aficionados. Marion Mazauric l’éditrice, ancienne Alguazila, épouse d’un picador, à la lecture des notes manuscrites de Maxime, compris immédiatement la valeur, la profondeur, l’exceptionnalité du récit. Un livre que tout aficionado, même au-delà, se doit de lire. Ainsi un autre regard se portera sur ceux qui sont nécessaires à « la Cour des grands ».
En ouverture Marie-Françoise Rouzier prononça ces quelques lignes :
« La culture taurine revêt des formes différentes. En effet, la semaine prochaine, la peinture et la sculpture, avec l’exposition « L’Art Taurin à Béziers, de Jean de Label à nos jours » seront à l’honneur. Mais aujourd’hui c’est la littérature et nous sommes extrêmement heureux et honorés de vous recevoir à l’UTB et dans ce Musée Taurin qui fait notre fierté d’aficionados a los toros.
Tous ceux qui écrivent sur la tauromachie sont pour nous une source d’enrichissement et de connaissances sur cet art si complexe qui est celui de toréer et sur le rapport avec les toros.
Merci Maxime d’avoir couché sur du papier tout ce que nous, de l’extérieur, ne connaissons pas et que nous ne connaîtrons jamais. Être banderillero, c’est être dans l’ombre pour que le Maestro soit dans la lumière, c’est se dévouer corps et âme à son Torero mais vous Maxime vous aviez, en plus de cette passion qui était votre métier et peut-être sans le savoir, vous aviez aussi le don de l’écriture. Merci d’avoir écrit « La Cour des grands.
Je laisserai à Michel Bousquet le soin de vous présenter plus intimement mais je tenais à vous dire, Maxime, tout le plaisir que l’UTB et moi-même avons à vous recevoir ce soir. Et puis vous avez eu la délicate idée de faire rédiger la préface de votre livre par Jacques Durand. Malheureusement souffrant, il n’a pu se joindre à nous et nous en sommes désolés. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement. Mais je voulais vous dire, car vous ne le savez peut-être pas, que c’est grâce à Jacques Durand qu’une partie de la collection du Musée a été inscrite au patrimoine mobilier de l’Hérault en 2015. En effet, il a apporté ses connaissances et son expertise aux décisions qui ont été prises en ce sens par la Direction Régionale des Affaires Culturelles de l’Hérault et plus particulièrement par Hélène Palouzié. Protéger ce patrimoine était essentiel pour l’Union Taurine Biterroise et grâce à Jacques Durand cela a été fait. Nous l’en remercions bien sincèrement.
L’UTB, le plus ancien club taurin de Béziers a, dans son ADN, cet amour de la culture, de la recherche permanente de ce qui a fait l’histoire taurine en général et bien sûr celle de Béziers. Vous avez vu en visitant le Musée, que nous sommes installés dans un lieu chargé d’histoire. Notre passé taurin est mis en avant au travers de ce Musée.
Avant de terminer, je souhaiterais, si vous me le permettez, lire un poème intitulé « Le Banderillero », d’un auteur dont je tairai le nom aujourd’hui :
Sous l’habit de brocart moulant son corps d’athlète,
Seul, au cœur du terrain, s’avance fièrement
Le banderillero, qui fait résolument
Quelques appels du pied pour attirer la bête.
En labourant le sol de ses sabots rugueux,
L’animal indécis se concentre et recule,
Puis, les muscles raidis pour l’assaut qu’il calcule,
Il charge tout à coup dans un élan fougueux.
Esquivant d’un écart la corne meurtrière,
L’agile torero d’un geste spontané
Lui plante adroitement ses crocs enrubannés
Qui lui font une longue et sanglante crinière.
Le taureau, fustigé par le fer qui le mord,
S’ébroue et sur son col dansent les banderilles…
Mais l’on voit aussitôt revenir les cuadrilles
Qui vont le préparer gravement à la mort.
Mais maintenant, entrons dans la Cour des grands ! »
NB le livre est en vente à Béziers à la librairie des Sources-Clareton rue de la République ou sur le site des éditions « au diable vauvert » 22€