Dans la longue histoire de l’Union Taurine Biterroise il y a des jours à marquer d’une pierre blanche. Ce fût le cas ce dimanche 16 aout 2020, car rassembler au musée taurin biterrois, a côté de la présidente de l’UTB, du maire, de la députée de l’Hérault et du directeur du centre hospitalier, cinq Maestros n’était pas évident dans ce climat sanitaire.
La figura biterroise, Sébastien Castella, à la sollicitation de Robert Ménard pour monter un cartel caritatif, avait immédiatement répondu présent, comme le firent à sa demande ses amis toreros Léa Vicens, Manuel Escribano, Miguel Ángel Perera, Paco Ureña et le novillero Carlos Olsina. Le directeur général du Centre Hospitalier de Béziers Philippe Banyols, touché par cette solidarité, tenait à remercier tous ceux ayant concouru au montage de ce festival taurin, ainsi que les aficionados qui par leur présence sur les gradins des arènes permettront l’achat de matériel médical. Il précisait ainsi la Corrida est bien le symbole de la vie.
Avec émotion, la présidente de l’Union, Marie Françoise Rouzier s’adressait aux nombreux présents, masqués covid et règles sanitaires l’imposant.
» Monsieur le Maire, Madame la Députée, chers Maestros, Monsieur le Directeur du Centre Hospitalier, Mesdames, Messieurs, chers amis,
Il y a des jours dans la vie d’un aficionado plus importants que d’autres. Je pense qu’aujourd’hui comptera particulièrement, grâce à votre présence, chers Maestros, dans ce Musée Taurin.
Ce Musée dont peuvent s’enorgueillir les amoureux de la tauromachie, nous le devons aux liens créés, au fil des 120 ans d’existence de l’Union Taurine Biterroise, entre les toreros et les aficionados biterrois. Au cours de toutes ces années, vos prédécesseurs après avoir toréé dans notre ville, venaient à la rencontre de ce public qui à chaque Feria, était là dans les arènes pour les admirer et les applaudir. Les Maestros étaient reçus dans les hôtels, quelquefois en privé, et des cadeaux étaient échangés : le Musée Taurin était né. Ce patrimoine qui fait notre fierté, s’est enrichi au fur et à mesure pour en arriver à une collection d’œuvres dont certaines ont été inscrites par la Drac en 2015 au titre des monuments historiques d’objets mobiliers.
Ces liens tissés, que l’on peut qualifier même d’amitié, sont nécessaires car un aficionado a besoin de voir son torero, j’oserai même dire de le toucher, pour garder en lui ce qu’il a vu dans l’arène, ce qui l’a fait vibrer, pour magnifier toute cette passion qui le fait courir d’une plaza à une autre. Dans ces moments difficiles pour la tauromachie, ces rapports entre nous sont primordiaux.
Aujourd’hui, par votre présence, vous faites exactement ce que les aficionados biterrois espèrent à chaque fois : vous voir, échanger même trois mots, mais être auprès de vous quelques instants.
Pour tout cela, merci à vous tous, merci d’avoir pris sur votre temps que nous savons précieux, merci de nous faire cet honneur et cet immense plaisir. Merci pour votre participation ce soir au Festival qui est encore une preuve de ce que le monde de la tauromachie peut faire dans les situations difficiles comme celle que nous vivons.
Merci enfin monsieur le Maire, d’avoir été l’artisan de cette rencontre. L’Union Taurine Biterroise et les aficionados Biterrois y sont extrêmement sensibles. «
Il appartenait à Henri Fabre-Luce de clôturer cette manifestation taurine en remettant au Maestro Biterrois « le Prix de la Société Tauromachique – Castelbon de Beauxhostes ». Prix décerné par l’Union Taurine Biterroise en 2017 pour les 120 ans d’aficion de l’UTB.
« Quel plaisir vous me faites en me demandant de remettre « le Prix de la Société Tauromachique – Castelbon de Beauxhostes à Sébastien Castella » ! Tous trois me sont chers et m’impressionnent :
Sébastien Castella d’abord, car il porte haut et de par le monde, son courage, sa passion et son talent. Trois valeurs humaines magnifiques et rares, et encore plus rares lorsqu’elles sont réunies chez le même homme.
Castelbon de Beauxhostes ensuite, car mon grand-père, passionné lui aussi et profondément artiste, avait ressenti, comme les écrivains et peintres qui y ont puisé leur inspiration, combien le lien entre tauromachie et art était fort, combien la beauté du geste et la chorégraphie qui se joue avec le taureau révèlent l’art des grands matadors de toros. Et je suis convaincu que c’est là que réside l’âme de la corrida et que c’est sous cet angle qu’il faut la défendre et la porter.
La Société Tauromachique enfin, fondée par Castelbon de Beauxhostes et désormais Union Taurine, est non seulement un pilier de l’afiçion biterroise depuis cent-vingt ans mais possède aussi de merveilleux dessins de Goya, encore une preuve de ce lien indéfectible avec les artistes.
Pour terminer sur une boutade, je vais reprendre une phrase du grand philosophe Nietzsche : « sans la musique, la vie serait une erreur », et la modifier un peu, pour pouvoir affirmer à mon tour : « Sans l’art tauromachique, la vie à Béziers serait une erreur » ! «