Soirée Daniel Luque – ANNULÉ

Au cours de cette soirée, dans les locaux de l’UTB – 7, rue Massol – Beziers, devait être évoquée la carrière de ce torero au style si personnel et son importante temporada 2019, marquée par des triomphes retentissants le repositionnant à son meilleur niveau avec des ambitions accrues pour 2020.

BÉZIERS – TASTEVIN D’ARGENT et VENTE AUX ENCHÈRES

Samedi 5 octobre, vraiment beaucoup de monde au Musée taurin de Béziers. Deux événements exceptionnels s’y tenaient.

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Tout d’abord la remise officielle au novillero Biterrois Carlos Olsina du trophée du « Tastevin d’argent » remis par l’Union Taurine Biterroise et obtenu lors de novillada en piquée du dimanche 18 août 2019 devant des toros de Pagès-Mailhan. Évènement exceptionnel puisque Carlos Olsina obtenait cette récompense, attribuée depuis 1983, pour la seconde fois après une 1ere remise en 2017, rejoignant ainsi Emilio Oliva récipiendaire en 1983 et 1984.

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Benoit. d’Abbadie pdt de la CTEM, Michel Bousquet pdt de l’UTB, R. Ménard maire de Béziers, Carlos Olsina, E. Ménard députée du secteur et Didier Bresson pdt de l’école taurine de Béziers

Les personnalités présentes, dans leur intervention, soulignaient la nécessité de préserver et défendre la tradition des corridas qui une fois encore attaquée avec un projet de loi liberticide tendant à interdire l’accés aux arènes aux enfants de moins de 16 ans.

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 Le second événement consistait en une vente aux enchères d’oeuvres de LOREN Pallatier dirigée par Maitres Clairtan et Boissellier des Enchères du Midi

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dont le burladero n°4 ayant vu plus que de près les cornes du Toro lors de la corrida de la Culture méditerranéenne du 15 août 2019 ; son enchère atteignit 1500 euros, sans frais et taxes, destinés à la Ligue contre le cancer de l’Hérault.

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LOREN Pallatier et Michel Bousquet

TASTEVIN D’ARGENT 2019 : CARLOS OLSINA

Lors de la novillada piquée du 18 août 2019, mettant aux prises, face à des toros de Pagès-Mailhan, Carlos Olsina, Diego San Roman et El Rafi le trophée du « Tastevin d’Argent » a été attribué par l’Union Taurine Biterroise à Carlos Olsina. C’est donc la seconde fois ( 2017) que le novillero Biterrois reçoit ce trophée.

photo Patrick Colleoni

Remise du Tastevin d’Argent 2019 au meilleur novillero de la feria Biterroise

Depuis 1983, l’Union Taurine Biterroise décerne lors des novilladas piquées de la Feria, un prix au meilleur novillero, le Tastevin d’Argent.  Le jury est composé d’aficionados biterrois.Le dimanche 18 août 2019 à 11h, ce sont Carlos Olsina, Diego San Roman et El Rafi qui composeront le cartel de cette novillada du Tastevin d’Argent devant des toros de Pagès-Mailhan.

Le gagnant de ce trophée sera annoncé par le Président de la corrida et le bouclier des récipiendaires depuis la création de ce prix, sera aussitôt présenté en piste par le lauréat 2019.

La remise officielle du Tastevin d’Argent aura lieu au Musée Taurin, à une date qui sera fixée en fonction du calendrier du novillero.

ÉDITORIAL JUILLET 2019

LE LOCALISME A SES LIMITES ET LE PROTECTIONNISME EST INJUSTE

L’édito de Marc Lavie de Semana Grande du 23 juillet sur les effets négatifs du localisme dans la constitution des cartels, notamment en faveur des novilleros français, a attiré mon attention. Je ne puis commenter que sur le principe mais sur le déroulement du spectacle mis en cause, je fais confiance à Marc. La novillada avec picador de la dernière Feria qui est à l’origine de l’édito de Semana Grande, a fait regretter les novilladas présentées par le passé durant la Feria Montoise : « Samedi soir, on fut souvent en dessous de la non piquée ». Connaissant les six novilleros qui affrontèrent les bêtes d’Ave Maria (élevage espagnol Pagès-Margé), je m’imagine pourquoi Marc a pu s’élever contre le choix des jeunes toreros choisis pour les relations proches : c’est le neveu d’un tel, le petit-fils d’un autre, le cousin de l’ami du concierge. Je pense que le système encore plus gênant que le simple localisme, qui aggrave la qualité et l’intérêt de ces novilladas, est la constitution de cartels de 6 novilleros qui doivent affronter chacun un seul novillo. Pour se justifier et se mettre en valeur, surtout si le sorteo ne lui est pas favorable, le jeune qui n’a que cette unique possibilité de triompher, veut parfois trop en faire pour utiliser au maximum son adversaire en oubliant qu’il doit surtout mieux toréer quand le novillo le permet. Le problème soulevé par Marc Lavie se généralise beaucoup trop en France, surtout dans les sans picadors. Certes le nombre de novilleros a augmenté avec les écoles taurines qui permettent trop souvent de leur donner un bagage de base, parfois insuffisant, pour changer trop vite de catégorie dans l’obligation d’essayer d’avancer et de s’accrocher plus tard à un projet d’alternative. Je plains sincèrement le jeune Béarnais Dorian Canton qui après sa récente actuation valeureuse à Madrid le 25 juillet, devait prendre son alternative le samedi 27 juillet à Bayonne. Malheureusement les pluies violentes de l’après-midi n’ont pas permis à la corrida de se dérouler. Il prendra finalement son alternative à Villeneuve de Marsan le 6 août où il devrait toréer sa deuxième corrida. Malheureusement ce n’est pas une arène de 1ère catégorie comme Bayonne. Je pense qu’il existe un problème encore plus essentiel pour l’évolution de la corrida de nos jours. Les empresas majeures et leurs associés serviables, ont accentué ces dernières années un système protectionniste pour réserver à leurs protégés les puestos dans les arènes de première et deuxième catégorie qu’ils maîtrisent officiellement en connivence. La presse spécialisée sur internet se prête à la manipulation de l’information, en particulier dans les titres dithyrambiques sur les protégés que l’on ne retrouve pas dans les comptes-rendus sérieux. Quand il s’agit d’un intrus au système, l’information est minimisée sur son actuation valeureuse et on limite sa répercussion dès le lendemain. Les exemples sont nombreux mais je respecte trop les toreros pour faire des citations précises. J’ai choisi 4 cas de toreros différents qui malgré leurs triomphes et leur courage, se voient enfermés dans un système qui ne leur permet pas de se mettre en valeur par rapport à leurs capacités. Si je commence par les jeunes :

Fernando Adrian âgé de 27 ans, préparé par l’école du Juli, dans la même génération que Juan Leal, démontra des qualités supérieures dans toute sa période de novillero : 53 novilladas entre 2011 et 2012, avec des succès majeurs à Séville, Arnedo et Nîmes (capote de oro). Il se fit remarquer par son toreo profond, esthétique et sa technique maîtrisée mais sans recherche d’effets spectaculaires. Après une alternative de qualité à Avila avec El Juli et Perera (2 oreilles), il torea très peu entre 2014 et 2016. J’ai pu noter un triomphe en 2017 devant les Baltasar Iban (4 oreilles 1 queue). Je n’avais plus d’information jusqu’au mois de janvier dernier pour la Feria d’Ajalvir dans la banlieue madrilène. Il triompha avec 4 oreilles devant tous les correspondants disponibles de la presse spécialisée : Fernando Adrian primera sorpresa del año. Il n’est pas banal de voir toréer avec le temple, la lenteur et le rythme avec lequel a torée Fernando Adrian. J’espérais plus de soutien de la presse par la suite mais à ce jour : 1 corrida – 4 oreilles et le silence…

Le cas du jeune matador de toros de Trigueros (Huelva) David de Miranda, est différent mais représentatif du système. Jeune novillero de qualité, il prit une alternative de luxe pour la Feria de Huelva le 5 août 2016 des mains de Jose Tomas en coupant 2 oreilles. Un an après, le 28 août 2017 dans les jolies arènes de Toro (Zamora) célèbre pour ses grands vins, David est pris violemment par un sobrero de plus de 600 kgs : 4 fractures des cervicales et plus de sensations du cou jusqu’aux orteils. Après 18 mois d’efforts, de douleurs et de doutes, David remarche et reprend ses sensations de torero. Il se présente à Las Ventas pour confirmer son alternative des mains du Juli face aux Juan Pedro Domecq. Devant le 6ème, David réalise une faena qui connecte avec le public : estocade entière – 2 oreilles et sortie en triomphe. Simon Casas a eu le bon goût de prendre une décision surprenante en ajoutant 2 toros de Jandilla à la corrida du 9 juin pour Pentecôte pour une confirmation d’alternative nîmoise. David de Miranda démontre des qualités évidentes qui étonnent le public : 2 oreilles. Le problème arrive maintenant. A ce jour, David n’a torée que 7 corridas depuis le début de la temporada avec aucune substitution annoncée de Roca Rey et il n’est pas encore annoncé en France. Son apoderado Jorge Buendia, empresario méritant de la Province de Huelva, n’a pu conclure que 12 contrats au total jusqu’au 30 septembre, même s’il vient d’être annoncé récemment (Roca Rey ?) à Malaga, Almeria, Albacete, Toro, Cuenca… soit 17 corridas jusqu’au 30 septembre en attendant éventuellement Saragosse et Salamanque, soit 20 d’envisageables.

Le cas de Juan del Alamo est encore plus triste car si heureusement il n’a pas connu de graves blessures comme David de Miranda, son avenir est plus préoccupant. Le torero de Ciudad Rodrigo, novillero puntero, prit l’alternative à 20 ans en 2011 à Santander. Après des débuts difficiles, il va gagner sa place dans l’escalafon grâce à ses succès et sa constance. Pour résumer : il a coupé neuf oreilles dans les arènes de Las Ventas dont une sortie a hombros. Il triomphe à Nîmes, Arles en 2015 (3 oreilles face aux Baltasar Iban et trophée du meilleur lidiador de la temporada française). Malgré ses succès, tant comme novillero (7 oreilles) que matador de toros (3 oreilles en 2015 et 2 oreilles en 2017, Juan del Alamo risque d’être écarté de la Feria de Salamanque et terminer la temporada avec moins de dix corridas. Certes, Juan n’a pas de représentant de poids dans le mundillo. Qu’en pensez-vous ?

Je terminerai mes exemples par un cas que je connais très bien : Manuel Escribano. Après une bonne carrière de novillero et des triomphes précoces, il prend une alternative banale à Aranjuez en 2004, après de nombreuses erreurs de son entourage. Après une traversée du désert, il ne perd pas ses illusions et continue à se préparer avec enthousiasme. Le 21 avril 2013 à la Feria de Séville, la substitution d’El Juli blessé lui permet de couper 2 oreilles à Datilero de Miura et de se relancer enfin avec de bonnes temporadas en Espagne, France et en Amérique. En 2016, il indulte Cobradiezmos de Victorino Martin à Séville. Sa carrière faillit être brisée par deux cornadas qui auraient pu être tragiques dans la Sierra de Madrid et à Alicante. Ses capacités physiques hors du commun et sa volonté reconnue de tous, lui ont permis de retrouver ses capacités pour affronter les toros, souvent les plus exigeants et en tirer la quintessence. Depuis 2018 et surtout pour cette temporada 2019, il est l’objet d’un veto de certaines grandes empresas (suivez mon regard). Est-ce dû aux changements d’apoderados ? Actuellement, l’excellent ex matador de toros de Cordoba, Jose Luis Moreno gère sa carrière au mieux. La Real Maestranza ne lui a même pas proposé la corrida de Miura alors qu’il venait de triompher à Valdemorillo devant les toros de Zahariche. Simon Casas ne l’a même pas présenté à Alicante où il avait subi la gravissime cornada de juin 2016 dont il garde des conséquences indélébiles. Pour San Isidro, il torée le 30 mars la seule corrida d’Adolfo Martin avec Roca Rey et subit une grave cornada alors que sa faena promettait un succès retentissant. Il revint le 20 juin pour indulter à Utrera le toro de Miura Tahonero comme au Mexique le 13 janvier le toro Apolo. Ayant perdu la corrida de Pamplona pour intempéries et celle de Vic pour blessure, Escribano se trouve actuellement 26ème à l’escalafon avec huit corridas en Espagne. Annoncé cinq fois jusqu’à la fin août, dont Béziers et Bilbao, il peut espérer 15 corridas, dont Logroño où il triompha en 2018.

Ce sont des exemples. Les protecteurs font fonctionner le système entre eux pour leurs protégés (directs ou indirects). Je ne souhaite pas minimiser la qualité de ces toreros. Ce sont aussi bien souvent des victimes. Je dénonce ce système qui non seulement est injuste, mais qui ne peut rien apporter de positif au renouveau de la corrida. Le localisme et le protectionnisme abusifs sont préjudiciables à la competencia nécessaire à la vie de la tauromachie, faute de quoi elle se ramollit et perd son essence. Je comprends que ce monde est un négoce mais il s’adresse à des êtres humains que l’on ne peut manier comme des…

Le responsable de rédaction : Francis ANDREU – Édito n° 75 – Juillet 2019