Dis-moi quelque chose cher ami
Es-tu heureux dans ce monde moderne ?
Ou as-tu besoin de plus ?
N’est-il pas dur de rester soi-même ?
J’ai écouté plusieurs fois la chanson Shallow, Oscar 2019 de la musique du film A star is born interprétée par Bradley Cooper et Lady Gaga. J’ai choisi, pour répondre à ces questions basiques pour tout individu, de retenir volontairement Shallow dans sa signification qualificative : Superficiel. Ce n’est pas le sens choisi par le scénariste du film (surface) mais c’est celui qui s’adapte le mieux pour qualifier trop souvent le monde qui nous entoure quand l’homme oublie les fondamentaux que nous exige la vie en commun sur cette terre plutôt que de tous fuir la surface. Les évènements et les crises que nous vivons peuvent avoir des conséquences alarmantes surtout si nous rencontrons des situations engagées par des personnages (méprisables) trop superficiels, plutôt motivés par leurs ambitions que par les conséquences de leurs actes.
Le monde taurin français a du subir ces dernières années des déclarations calomnieuses des médias bien pensants, de certains représentants du monde politique ou de faux intellectuels engagés. Ils ont approuvé un individu superficiel qui a voulu profiter de sa situation, avantagée par sa dernière élection à l’Assemblée Nationale et d’écrivain ( ?) d’inspiration végane engagé pour essayer de porter un coup fatal aux traditions de notre peuple du Sud. Nous devons être persuadés que la corrida pourra faire face aux tentatives de ces philosophes destructeurs qui feraient mieux de s’organiser pour maintenir notre terre dans une dynamique positive et plurielle. Si face à eux nous nous inscrivons dans la superficialité, nous ne pourrons pas sauver nos forces et notre idéal face aux difficultés de ce monde et aux tendances destructrices de ceux qui veulent faire disparaître nos valeurs, pour des raisons qui relèvent en partie du wokisme qui oublie la vraie motivation de ses origines dans la cause Noire aux États-Unis.
Ceux des défenseurs de la corrida qui sont fermement convaincus dans leur pensée et dans leurs actes, doivent constituer logiquement les fondements de notre tradition. Nous serons d’autant plus fermes que le comportement des acteurs de ce combat sera fidèle à la sincérité du duel entre l’homme et le toro. Il est beaucoup plus désagréable de supporter l’incompétence du monde et de certains dirigeants qui nous gouvernent. Ils existent vraiment même si leurs arguments sont superficiels. En son temps, j’ai déjà dénoncé les termes abjects utilisés par le philosophe Michel Onfray. Il continue à se montrer aussi imbu de sa personne, haineux et dédaigneux tant vis-à-vis des aficionados que des toreros. Aymeric Caron et ses amis se sont trompés car au lieu de nous abattre, son projet nous a réveillés et nous a permis de montrer aux Français, plutôt indifférents et parfois contradicteurs, que notre volonté était sincère et défendable.
Nous avons su nous réunir, tant dans nos déclarations que dans nos manifestations dignes et maîtrisées, démontrant au Pouvoir notre authenticité de citoyen. Connaissant la détermination de certains de nos adversaires et leurs intérêts destructeurs, je n’osais y croire il y a 6 mois. Nous avons aussi démontré au monde taurin espagnol que nous savions réagir pour défendre notre histoire qu’ils avaient appelée en son temps la Fiesta Nacional et trop oublié de l’organiser pour la défendre.
Cet épisode parlementaire ne doit pas nous faire croire que nos adversaires vont abandonner leurs intérêts. Nous connaissons déjà leurs projets. Nous devons continuer notre démarche, je dirai même l’approfondir, tant dans ses fondements que dans son expression. Ne soyons pas superficiels car ce n’est pas un jeu. Nous devons être d’autant plus déterminés que nos acteurs du futur devront confirmer à l’avenir les valeurs exceptionnelles que l’on retrouve dans la corrida. Ceux qui sont fermement convaincus dans leurs actions et leurs déclarations, devraient maintenir sans peine notre aficion intense. Nous devons rester fermes dans nos engagements tauromachiques surtout si le comportement des acteurs de l’affrontement taurin est fidèle à l’authenticité du duel entre l’homme et le toro, fondement de notre vénération.
Nous terminons les semaines que nous venons de vivre assez rassérénés pour le futur proche de notre passion sur l’avenir du toro bravo qui n’aurait pu survivre pendant que notre misérable adversaire se préoccupait davantage de l’avenir des moustiques que de notre magnifique animal inégalé dans le monde. Il est vrai que les végans écologistes considèrent les bovins comme dangereux (!!!) pour leurs émanations de CO2 dans l’atmosphère, naturelles chez les ruminants. Et dire que certains de leurs gourous approuvent ces théories. Si c’est le plus grand danger pour le futur de l’être humain sur terre, je ne m’inquièterais pas trop pour mes petits-enfants et ma descendance. Après avoir repoussé cet argument mal intentionné de la pensée du groupe végan-spéciste, je tiens à magnifier la corrida, évènement né de l’Antiquité et l’évolution de l’histoire de ce bovin majestueux du Bassin Méditerranéen qui doit conserver son agressivité initiale pour maintenir l’admiration de notre jeunesse.
La quantité, la qualité et la volonté que nous montrent ces temps-ci les novilleros, sont les éléments majeurs de l’avenir alors que certains mettaient en cause les résultats des écoles taurines. Les craintes de l’uniformisation de la technique étaient une erreur. En fait, les exigences qualitatives du public actuel ne trouveront de réponse à l’avenir que parce que les fondamentaux seront bien assimilés dans un premier temps, avec l’appui indispensable du courage et de la sûreté avant l’épanouissement de leur personnalité, contrairement au découragement ou au désespoir de Jackson qu’interprète Bradley Cooper.
Si l’on écarte le danger précité par l’écologiste-végan Caron allié à la turpitude de certains groupes parlementaires, la temporada 2022 est marquée par plusieurs satisfactions et même de surprises tant par le niveau de la tauromachie réalisée par le Maestro de la Puebla que par l’aguante et la volonté exceptionnelles de Roca Rey, sans oublier son temple et son esthétique.
Ils remplissent les arènes tous les jours et El Juli aurait pu en faire de même si sa classe indéniable démontrée dans les grandes arènes face à des toros bravos dignes de cette appellation, avait été maintenue dans des lieux moins intéressants à ses yeux. Comme à Béziers face aux sosos et insuffisants Algarra que ses représentants nous ont imposé au lieu des La Palmosilla annoncés qui nous avaient étonnés à Pamplona. Nous avons d’autres toreros que ces trois figuras avec de grandes capacités mais elles doivent viser l’excellence pour maintenir le haut niveau. Je ne puis qu’approuver Léa Vicens lorsqu’elle déclare : Nous ne pouvons démontrer que la corrida est vivante qu’en remplissant les arènes. Si le monde taurin, qui détient le pouvoir d’engager les contrats des toreros au mérite pour combattre dans les ruedos, arrête leurs querelles superficielles et parvient à maintenir l’émotion unique du contact entre l’homme et le toro qui ne soit pas superficiel, nous pourrons imposer aux pouvoirs publics le maintien de la corrida dans nos terres de tradition.
Dans la chanson Shallow l’héroïne Ally demande à son compagnon Jackson dévoré par la drogue et l’alcool qui causeront sa perte : Est-ce si dur de rester soi-même ? (Ain’t it hard keeping it so hardcore). Malheureusement, trop ne résistent pas à la facilité et acceptent toutes les propositions commodes en préférant ne percevoir que la surface (superficialité) des choses et refusent de se battre pour leur profondeur. Pourtant Ally chantera l’espoir de l’arc-en-ciel pour conclure :
Somewhere over the rainbow
Le ciel ouvre une voie magique
Quand tous les nuages assombrissent le chemin
Il y a une route avec un ciel à trouver
Le responsable de rédaction : Francis ANDREU –Édito n° 110 – 2022