ÉDITORIAL – AOÛT 2016

« MA LIBERTÉ, LONGTEMPS JE T’AI GARDEE COMME UNE PERLE RARE
MA LIBERTÉ, C’EST TOI QUI M’A AIDE A LARGUER LES AMARRES »

Isolé et éloigné des bruits mitigés et de l’ambiance tiède de la Feria 2016, j’ai écouté par hasard l’interprétation exceptionnelle, par l’inoubliable Serge Reggiani, de la chanson composée par son ami Georges Moustaki. Le Pâtre Grec connaissait parfaitement la voix grave et la personnalité du petit italien d’Emilie Romagne et lui a permis d’interpréter un de ses meilleurs poèmes accompagné d’une mélodie que nous ne pourrons oublier. Je vous invite à écouter l’ensemble de cette merveille pour laquelle je préfère la personnalité de Reggiani. Cette interprétation a provoqué chez moi un retour sur mon passé et j’ai retrouvé avec émotion plusieurs de mes attitudes devant la vie, sans vouloir les comparer à celles de ces deux maîtres de l’indépendance. Bien qu’élevé dans une conception stricte correspondant à mes origines familiales, je revendique ma LIBERTÉ qui ne s’oppose pas à FIDÉLITÉ, sans écarter les échecs. Ils ne m’imposeront pas leurs mensonges éhontés, ni leurs nouvelles théories bien pensantes. Au niveau local, je ne supporte plus notamment la désinformation de la presse locale exclusiviste que nous subissons depuis plus de 10 ans (le regretté Antoine Moulinier doit se demander ce qu’est devenu son Midi Libre).

En ce qui concerne l’actualité taurine, je ne puis que m’opposer véhément aux récents vétos fallacieux inacceptables sur les activités de notre UTB et du Musée Taurin :
– Don de son épée de mort par Juan B
autista,
– Remise du Tastevin d’Argent au novillero Adrien S
alenc lauréat de la Novillada du Tastevin d’Argent du 15 août pourtant inscrite officiellement au programme de la Feria par l’organisation. Je ne sais pas s’ils sont en laisse, mais ils sont au moins aux ordres ou font-ils du zèle. Au profit de qui ? … Je fais remarquer au rédacteur taurin de cette presse que, tout en félicitant les Boujanais de l’avoir rappelé pour 2015, Andrès Roca Rey avait déjà reçu le Tastevin d‘Argent de l’UTB pour la novillada de la Feria 2014. Chers aficionados, écoutez le poète, gardons notre liberté. Ne vous laissez pas manipuler par ceux qui ont entraîné, il y a 20 ans, le pouvoir local dans un accord dont nous payons actuellement les conséquences. Cela ne nous empêchera pas de nous réunir autour de nos racines pour réagir, si nous le voulons vraiment. C’est cette LIBERTÉ qui a été le moteur qui a permis de dépasser toutes les crises que notre région et notre ville ont connues depuis plus de 100 ans et qui ont touché nos arènes qui en dépendaient directement. Certains voudraient nous faire croire que la situation actuelle est inéluctable. Cela permet de cacher les errements, les connivences et même les turpitudes. Les anciens, même si ces dernières étaient différentes, ont su les dépasser et pourtant elles paraissaient infranchissables. A la fin des années 60 (plus aucune corrida de toros en 1967 et 1968) et au début des années 80 (fin de la désastreuse époque Aymé), les arènes de Béziers ont su résoudre des crises encore plus catastrophiques car l’Aficion a su se libérer de certaines contingences et s’unir pour trouver chaque fois une solution. Les propriétaires, à cette époque là, ont laissé agir l’aficion et la ville et ne se sont pas mêlés à ces combats et à ces conflits… Certes il existe des circonstances particulières cette année mais je ne retrouve nulle part les – 30 % en 2016 ajoutés aux – 10 % en 2015 et – 8 % en 2014 et combien depuis 2005 ? Il existe un problème structurel et non conjoncturel. Je me réjouis des résultats de Mont-de-Marsan, Dax, Vic, Céret, Parentis… Ne tenons pas compte du 15 août 2016 de Bayonne, coincé et contrarié par les no hay billetes simultanés de San Sebastian et Dax. J’ai noté avec intérêt l’appel à l’unité lu dans nos arènes le 12 août pour faire face aux ignobles anti-corridas et vegans… Mais qu’avons-nous fait chez nous depuis 20 ans alors que de nombreux aficionados facilitaient les agissements de certains pouvoirs locaux et se compromettaient avec leurs comportements ? Maintenant, qu’allons-nous faire ?

S’ils sont prêts à agir pour faire face à nos adversaires et relever l’avenir de nos arènes, je pense que nous devons nous réunir vraiment en oubliant les intérêts contraires à cette cause. Nous devons garder la LIBERTÉ de nos agissements et être fidèles aux actions passées qui ont donné des résultats à Béziers et ailleurs. Je ne dispose pas de tous les documents et de toutes les arguties juridiques qui pourraient bloquer la situation. J’ai déclaré déjà depuis plusieurs mois que si la situation actuelle est maintenue pendant 3 ans : Dejaran la Plaza como un Solar (Ils laisseront les arènes comme un terrain vide, un désert). Si unis ( ?) ou du moins solidaires, nous gardons notre LIBERTÉ dans le seul intérêt de l’Aficion et de nos Arènes, les intervenants majeurs sur ce dossier devront trouver une solution.

Mettez-vous sur Internet et laissez-vous entraîner à chanter avec Serge Reggiani la chanson de Moustaki. Cela vous donnera envie de vivre vos passions. Vous comprendrez.

Ma liberté, longtemps je t’ai gardée
Comme une perle rare
Ma liberté, C’est toi qui m’as aidé à larguer les amarres.
Pour aller n’importe où, pour aller jusqu’au bout des chemins de fortune
pour cueillir en rêvant une rose des vents sur un rayon de lune.

Ma liberté, devant tes volontés
mon âme était soumise
Ma liberté, je t’avais tout donné ma dernière chemise.
Et combien j’ai souffert pour pouvoir satisfaire tes moindres exigences
j’ai changé de pays, j’ai perdu mes amis pour gagner ta confiance.

Ma liberté, tu as su désarmer toutes mes habitudes
Ma liberté, toi qui m’as fait aimer même la solitude.
Toi qui m’as fait sourire quand je voyais finir une belle aventure
Toi qui m’as protégé quand j’allais me cacher pour soigner mes blessures.

Ma liberté, pourtant je t’ai quittée une nuit de décembre
J’ai déserté les chemins écartés que nous suivions ensemble.
Lorsque sans me méfier les pieds et poings liés je me suis laissé faire
Et je t’ai trahie pour une prison d’amour et sa belle geôlière. (bis)

Le responsable de rédaction : Francis ANDREU – Edito n° 40 – Août 2016