ÉDITORIAL – SEPTEMBRE 2016

« Les mauvais coups, les lâchetés, quelle importance,
Laisse-moi te dire et te redire ce que tu sais :
Ce qui détruit le monde c’est l’INDIFFÉRENCE…
L’INDIFFÉRENCE, elle te tue à petits coups l’INDIFFÉRENCE
Tu es l’agneau, elle est le loup l’INDIFFÉRENCE…
L’INDIFFÉRENCE tu es cocu et tu t’en fous…
 »
(Maurice V
idalin et Gilbert Bécaud 1977)

Ces paroles extraites de la magnifique chanson interprétée par Gilbert BECAUD, avec son talent et sa sensibilité, devraient nous réveiller car c’est exactement la situation qui nous guette, chers aficionados, pour l’avenir de la corrida de toros et de nos arènes, à Béziers encore plus qu’ailleurs. Non, je n’exagère pas ! Je tire la sonnette d’alarme. Nous y sommes déjà ! Si la municipalité, l’Aficion et les Biterrois amoureux de leur ville ne réagissent pas. Si l’INDIFFÉRENCE les atteint nous n’irons pas bien loin, surtout avec ce qui nous guette : tu es l’agneau, elle est le loup… Je ne comprends pas le jeu des propriétaires de nos arènes qui par leur attitude, dévaluent leur capital mais, surtout, ce qui est devenu NOTRE PATRIMOINE CULTUREL. J’attends, mais je ne vois pas d’initiatives qui tiennent compte de la situation. Réagissez quand il est encore temps. Dimanche à Boujan, si 5 toros de la corrida furent très décevants, la participation du public fut semblable à 2015 mais inférieure à 2014. Il faudra faire mieux pour le maintenir. Je craignais que nous soyons encore moins sur les gradins. Cependant, il faut noter le pourcentage important dans le parking de véhicules immatriculés 30 et 13. Certes, la Vieille Garde Biterroise était présente malgré quelques absences notables. INDIFFÉRENCE ? Venons-en à l’actualité tauromachique : si j’écoute mes amis, la Feria de Béziers 2016 laissera peu de points positifs :

  • un toro de Cuvillo et Sébastien à la hauteur de la situation. Piqué dans ses arènes par l’entrega du jeune Roca Rey, il a su remettre les choses à leur place avec son talent et sa personnalité ;
  • un toro de Miura permit à Rafaelillo de confirmer son oficio devant cette ganaderia et son bon moment;
  • Bautista, toujours aussi torero dans une de ses meilleures temporadas, n’a pu malheureusement arriver à ses objectifs faute de toros. C’est peu, trop peu ;
  • la baisse de la fréquentation du public me préoccupe encore plus. Le tout dans l’INDIFFÉRENCE.

– Quelques jours après, grâce à la télévision et à internet, je suis heureux d’avoir vu les arènes d’Illumbe à San Sebastian pleines et des toreros décidés à faire face à des toros bien présentés. El Juli toujours aussi poderoso, poussé par la présence de l’inégalé Jose Tomas (il y a lui…et les autres), Talavante, Roca Rey…
– Je regrette que, malheureusement, les arènes de Bayonne aient pâti le 15 août de cette concurrence, de ce succès populaire et artistique ajouté à celui de Dax : 2 corridas le même jour : No hay billetes le matin et quasi plein l’après-midi. C’est beaucoup le même jour dans trois Plazas si proches. Heureusement, la journée du dimanche 4 septembre a permis de retrouver un public indispensable à ces arènes de 10 000 places, même si les toros d’Alcurrucen n’ont pas permis une tarde plus triomphale. Il y a matière à réfléchir pour les édiles et les aficionados locaux : dates, programmations. Je ne doute pas de leur volonté. Surtout ne laissez pas s’installer l’INDIFFÉRENCE. Ne laissez pas perdre les efforts consentis, tant par les aficionados historiques Bayonnais, que par les
maires Henri et Jean Grenet pour le rachat des arènes par la Ville et des temporadas triomphales : corridas et novilladas.
– Nous ne pouvons négliger la prestigieuse Feria de Bilbao, bien que décevante, tant pour les organisateurs (affluence faible du public qui continue progressivement à baisser (depuis près de 10 ans) que pour les toreros et l’aficion à cause du comportement décevant des toros présentés. Leur
trapio excessif et fuera de tipo est plus adapté à une foire-exposition zoo-technique qu’à des corridas de toros, à l’exception des Puerto de San Lorenzo et des Jandilla qui étaient conformes à leur encaste et à moindre titre Torrestrella. En dehors du lot de Fraïle (Puerto) précité, nous retenons :

  • le toro d’Alcurrucen qui permit à Diego Urdiales de faire plaisir à son public fétiche
  • le toro de Torestrella face à un Garrido excellent (Prix Cocherito)
  • le toro de Jandilla, Lagunero, exceptionnel (embestida, classe, fijeza, galop, rythme) durant toute la faena. Après un tercio de piques banal, dès les banderilles (Yvan Garcia), il démontrait un comportement excellent qui méritait un autre adversaire que Fandiño qui aurait pu mettre encore mieux ses qualités en exergue pour le public de Bilbao et le Club Cocherito (il est vrai que le torero natif d’Orduña est presque local).
  • En plus de Diego Urdiales, déjà cité pour l’Alcurrucen, Curro Diaz a été intéressant avec sa personnalité, devant son premier Victorino, toros qui ont déçu leurs partisans, Garrido grand triomphateur, révélation de cette Feria sur deux tardes. Le jeune extremeño entre dans la competencia entre la jeune génération et les figuras.
    Quant à Lopez
    Simon…?

Je pense que le Club Cocherito et la Junta Administrative des arènes de Bilbao doivent reconsidérer l’évolution de leur Feria en commençant par le prix des places qui m’a surpris en 2015 lors de ma dernière présence. J’ai eu la chance de connaître les arènes Bilbainas de Vistalegre il y a près de 50 ans pendant une décennie complète, avant l’évolution virulente de la politique des indépendantistes qui changera l’ambiance. Le toro de Bilbao, sérieux et son trapio reconnaissable suivant ses origines, n’avait rien à voir avec ces mastodontes encornés (Fuente Ymbro 2016 !) que l’on peut y voir actuellement. Les tardes sont ennuyeuses car les toros ne correspondent pas aux critères essentiels de la corrida depuis le XXème siècle : Trapio conforme aux origines, Force, Bravoure (réelle), Embestida, Agressivité, Galop… Peut-être, dans ces conditions, le public pourrait revenir de France et de Navarre… pour une vraie Fiesta Brava qui le fera sortir de son INDIFFÉRENCE. Nous attendons pour vous parler d’Arles et de sa Goyesca ainsi que de Nîmes avec Sébastien Castella, seul face à 6 Adolfo.

Le responsable de rédaction : Francis ANDREU – Edito n° 41 – Septembre 2016